Conseil psychologique et conjugal - en couple et en individuel, pour adultes et adolescents - Oradour sur Vayres, Limoges, st Junien, Périgueux Une aide en communication holistique basée sur la psychologie intégrative, humaniste, transpersonnelle et comportementale
Comprendre - Améliorer - Guérir sa relation à soi,
sa relation à l’autre, sa relation avec les autres

Quitter un(e) conjoint(e) pervers narcissique (partie 1)

Cet article s'adresse aux conjoints de pervers narcissiques. Ce que vous allez lire pourra vous paraître excessif. Pourtant cette réalité existe. Il y a plusieurs degrés de manipulations. Tous les manipulateurs ne sont pas des pervers narcissiques. Nous sommes tous quelquefois un peu manipulateurs sans que cela puisse être considéré comme pathologique. Il est utile de savoir faire la différence entre la normalité, la manipulation et la perversion. 

Se séparer pour se libérer

    La rupture est un événement éprouvant quel que soit le contexte de séparation. Mais si votre conjoint est pervers/manipulateur, la séparation risque alors d'être un véritable parcours du combattant. Plus qu'une simple séparation, c'est une libération psychique que vous devez envisager.

Vos nerfs vont être mis à rude épreuve car le profil d'un individu pervers est très toxique et hautement destructeur pour celui qu'il vise à démolir. Il faut comprendre qu'il cache de manière semi-consciente sa réalité derrière des masques de fausses personnalités. De ce fait, le pervers narcissique est tout à fait capable de se faire passer pour une Cendrillon ou un prince charmant pendant des mois voire même des années avant de se montrer épouvantable en privé mais ô combien charismatique en public.

A présent, si vous voulez vraiment vous en sortir, si vous êtes fin prêts à vous en libérer, vous allez devoir développer de nouvelles compétences psychologiques et probablement modifier aussi certaines de vos habitudes relationnelles. J'y reviendrai plus loin dans cet article.


Finalement qui est-il (elle) vraiment ?

    Vous semblez avoir tout pour être heureux mais vous ne l'êtes pas. Vous souhaitez rompre car vous étouffez dans cette relation qui est devenue une prison et un enfer. Vous vous sentez vidé de votre énergie et il est indéniable que vous avez changé. Votre gaieté et votre dynamisme sont en train de s’éteindre. Votre partenaire quant à lui est devenu tyrannique, ambigu, moralisateur, égocentrique sans que quiconque ne semble s'en rendre compte tant il joue son jeu à la perfection. Il est grand temps de réagir car vous en valez la peine!

Ses qualités si admirables au départ qui le différenciaient tant des autres et qui le rendaient à la fois vulnérable et charismatique se sont progressivement transformées en défauts insupportables : vous aimiez sa droiture mais à présent il vous apparaît comme quelqu'un de rigide. Vous aimiez son sens de la répartie mais dorénavant il ne cesse d'être critique, cassant et même humiliant. Il est devenu rabat-joie voire même ironique. Son charisme vous permettait de vous sentir sécurisé à ses côtés. Petit à petit vous vous êtes mis à le craindre. Il peut se comporter en tyran puis ensuite vous reproche votre susceptibilité. Il adorait votre sensibilité alors que maintenant il semble éprouver une satisfaction malsaine à vous tourner en ridicule.

Après des heures de discussions vous vous dîtes qu'il a enfin compris ce que vous vous évertuez à lui expliquer mais bizarrement rien ne change concrètement. C'est à ne rien y comprendre ! Avec lui, c'est souvent « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Il a toujours une bonne raison de se plaindre et vous demande donc de redoubler d'efforts pour le comprendre.

A certains moments il est adorable, il sait être passionnant et passionné. Il peut même se montrer très généreux et compréhensif. Hélas, avec vous il est de plus en plus souvent exigeant, rabat-joie, vexant, et contradictoire. La confusion est grandissante, il devient impossible de demêler le vrai du faux et de savoir quelle attitude adopter pour rendre la situation supportable.

Vous vous en voulez d'être vous-même devenu colérique et impulsif alors que vous étiez pourtant d'un naturel joyeux et dynamique. Vous vous êtes refermé alors que vous étiez sociable. Vous avez l'impression d'avoir tout donné pour cette personne et ça vous mine. Vous êtes fatigué des tergiversations à n'en plus finir. Oui mais la relation à été si forte, si passionnelle. Vous étiez certains que c'était la femme ou l'homme de votre vie, qu'il vous comprenait mieux que quiconque. Force est d'admettre qu'il (elle) a changé. Tellement changé que vous avez parfois l'impression qu'il a des dédoublements de personnalitéD'ailleurs vous n'en pouvez plus de vous adapter à ses sauts d'humeurs imprévisibles qui vous obligent à être perpétuellement sur vos gardes.


Postulat numéro 1 : prendre pleinement conscience  du phénomène de perversion et admettre que cest irréversible

    Il y aurait beaucoup à dire sur la personnalité perverse narcissique mais dans cet article, ce que je souhaite aborder, c’est le processus et les difficultés qu’une personne rencontre lorsqu’elle veut sortir de l’emprise.

Le web et la littérature regorgent de documents qui visent à décrire le profil dont il est question. Une page de ce site y est également consacrée (https://www.mathilde-viguier.fr/vie-relationnelle/la-perversion). Par ailleurs, en consultation privée je vous apporte mon éclairage  afin que vous puissiez savoir ce qu’il en est exactement dans votre situation sachant que d’une victime à l’autre l’on retrouve énormément de similitudes car le fonctionnement relationnel conjugal victime/bourreau repose sur un schéma spécifique vraiment particulier.  

Nous allons à présent nous intéresser à l’étape durant laquelle une personne réalise qu’elle ne pourra pas continuer la relation car elle prend conscience que la perversion de son partenaire  est irréversible. Réaliser cela  est fondamental dans le processus de libération morale puis physique. Préalablement un choc en résulte et d’ailleurs en général il faut beaucoup de temps pour parvenir à accepter cet état de fait car le conjoint du PN (pervers narcissique) reste nostalgique de cette période passionnelle où il avait le sentiment que la relation était merveilleusement hors du commun et qu’il en serait toujours ainsi.

Mais il faut savoir qu’aucune rupture sans billet retour ne peut advenir tant que la sortie de l’illusion n’est  pas faite à cent pour cent (illusion que lautre nest pas ce quil a semblé être). Sans quoi, votre partenaire PN aura encore la possibilité d’avoir une emprise psychologique sur vous. Et qui dit emprise psychologique dit emprise physique. Il  abusera inlassablement de votre crédulité tant qu’il percevra qu’il peut le faire.  Il ne cessera jamais de jouer avec vos sentiments et vos émotions tant qu’une part de vous (même infime) se dira qu’il a un cœur et qu’il a besoin de vous pour s’y reconnecter.


Identifier au mieux le profil de son partenaire

    Il faut cependant éviter de coller hâtivement  une étiquette de PN sur quelqu'un  d’autant plus que nous avons presque tous de temps à autre des attitudes contradictoires et même toxiques sans pour autant être pervers narcissique. La manipulation étant tellement banalisée voire  normalisée dans certains milieux que les frontières entre la normalité et la manipulation et entre la manipulation et la perversion sont parfois difficile à situer.  Cependant, il y a des caractéristiques qui ne trompent pas et sur lesquels l’on ne peut émettre aucun doute. Par exemple dans la perversion il est question d’humiliation, de rabaissements gratuits  et d’avilissements. La personne perverse ne se contente pas de manipuler, elle  cherche véritablement à détruire et en retire de la jubilation.  Alors que dans la manipulation il est davantage question de bafouer certaines valeurs en vue d’obtenir des bénéfices à l’insu d’autrui. Dans ce cas-ci, la jubilation est inhérente au résultat obtenu plutôt que dans le plaisir à faire souffrir qui caractérise si spécifiquement les PN.

Il y a néanmoins des cas où la manipulation sans perversion peut pour autant s’avérer redoutablement destructrice.  Il ne s’agit pas de relativiser la manipulation car elle n’est jamais à prendre à la légère. Il me parait  utile de faire la distinction entre les différents profils hautement pathologiques et de ne pas systématiquement assimiler toute personne décevante à la perversion narcissique.   

Au mieux vous connaitrez votre conjoint au mieux vous saurez ce qu’il recherche et comment vous extraire de sa toxicité. En ce qui concerne la perversion, il n’est pas excessif de parler de folie. Car la folie n’est autre qu’un égarement de l’esprit. La folie se caractérise également par une absence de raison. Eprouver de la jubilation à faire souffrir un individu que l’on prétend aimer ou avoir aimer peut sans aucun doute être considéré comme de la folie à part entière bien que l’intellect soit totalement opérationnel. Le fait qu’il s’agisse de folie n’excuse en rien les agissements malsains et la maltraitance.

La perversion nous montre que lorsque le mental est totalement coupé du cœur, la quête du plaisir normalement orientée vers le sain, le beau et le sacré est détournée vers l’horreur en dépit d’un QI normal ou élevé.

Ne tendez pas le bâton pour vous faire battre

    Un pervers narcissique est patient et persévérant. Plus vous vous montrez difficile à amadouer et plus il se prend au jeu car cela nourrit son excitation.  De ce fait, jamais il  ne doit avoir l’occasion de sentir que vous êtes sensible à sa douleur ou réceptif à ses avances. Jamais en sa présence vous ne devez vous montrer troublé ou hésitant  lorsqu’il tente de vous émouvoir. Vous ne devez pas davantage lui faire part de vos rancœurs ou de vos doutes car chaque fois que vous le faites c’est exactement comme si vous tendiez le bâton pour vous faire battre.  Il adore ça ! Non pas qu’il y est sensible, bien sûr que non car un PN ne s’émeut pas de vos douleurs morales, il n’en a que faire. Cependant, cela l’intéresse de connaître votre état émotionnel afin de trouver la faille par laquelle il va pouvoir s’engouffrer pour maintenir le lien et avoir à nouveau une opportunité de vous faire souffrir. C’est la seule chose qui l’intéresse : maintenir son terrain de jeu. Tout le reste n’est qu’illusions et jeux de dupes.

De plus il a une sainte horreur d'être quitté. Tout ce qui sape son image nuit à son orgueil. A défaut de savoir contrôler sa vie il compense en  contrôlant  son image et vous en faites partie. S’il a besoin de vous ridiculiser pour se valoriser, il le fera sans états d’âme. S’il a besoin de vous valoriser pour mieux s’identifier à vos réussites, il le fera aussi. Cela n’a rien à voir avec le sentiment et la juste appréciation de qui vous êtes. Vous ne devez donc absolument pas vous laisser subjuguer par une subite prise de conscience de votre valeur qui n’est en réalité que fictive et intéressée.


La méthode douce

    Sa plus grande force c’est son absence de sentiments réels. Sa principale faiblesse, c’est la peur de se retrouver seul sans plus personne à tyranniser.   Alors il ne lâche pas. Et comme il sait hyper bien faire semblant de ressentir sans ne rien ressentir et bien évidement il va se servir de cela pour vous garder à porter de mains. Pour ce faire, quoi de mieux que la manipulation avec chantage, séduction, promesses (en l’air bien sûr), insistance, pression, sans gêne, victimisation, complaintes, valorisations, compliments, semblant de remise en question, excuses, etc. Il va tout faire pour vous donner envie de croire que quelque chose peut encore changer, que ce que vous espérez depuis toujours est sur le point d’arriver.

La méthode douce consiste à vous appâter plutôt qu’à vous impressionner par la peur. Vous devez lutter contre vos faiblesses  pour ne pas  mordre à l’hameçon.

En dépit de toutes les violences déjà subies, il est généralement tentant de se laisser amadouer notamment parce qu’il y a une partie de vous qui sait pertinemment que cet aspect-là de sa personnalité (lusage de la methode douce) vous évite, au moins pour un temps d’avoir à vous confronter à son côté le plus sombre, celui qui est dévastateur et imprévisible.

Et je sais que parfois, juste pour obtenir un peu de répit dans la violence, il peut être tentant de se laisser prendre au jeu en se disant que cette fois, vous arriverez à prolonger cette période d’accalmie.  Apres tout, vous  lui avez tellement manqué qu’il fera forcément plus attention lui aussi.  Et puis, il vous a dit des choses qu’il n’avait jamais dites auparavant.

Rappelez-vous : il n’est pas câblé comme une personne normale. Non seulement un PN ne sait pas ce que c’est que d’éprouver des remords mais pire que cela, il espère pouvoir vous malmenez encore et encore.   

Il n’y a aucune autre issue que de partir à moins qu’il ne tente de reporter sa violence sur vos enfants lorsque vous vous éloignez de lui. Mais ce n’est pas toujours le cas. Il est donc primordial de vous éloigner le plus possible et de vous entourer autant que possible. Il n’est pas opportun de véhiculer  l’image d’une personne  isolée et vulnérable. En général, à ce stade les victimes sont abattues moralement et épuisées cependant le fait d’entrevoir la possibilité de se débarrasser de l’emprise quotidienne peut suffire à trouver la force d’avancer sans flancher vers cette liberté bientôt  retrouvée.

Lire la partie 2 de cet article

Retour à la liste des articles du blog