Certains liens nous enchaînent, nous détruisent, et pourtant nous n'arrivons pas à les rompre. Est-ce par habitude d'être ensemble ou bien par peur de se retrouver seul(e) ? Posons-nous la question fondamentale : quelle est la pire des solitudes ? Parce que, à bien y réfléchir, deux personnes qui vivent sous le même toit et qui ne partagent que le toit et les corvées ne vivent-elles pas déjà une forme de solitude ? En réalité, se sentir seul(e) en présence d'une autre personne est l'une des violences émotionnelles la plus éprouvante à vivre.
Serait-il possible que nous aimions trop ? Ou au contraire, plus assez ? Il est vrai que certains d'entre-nous aimons trop dès lors que nous donnons de la sollicitude et de la gentillesse à quelqu'un qui s'en moque.
Nous pouvons être trop gentils, trop aimant en ce sens que nous nous offrons et donnons sans discernement.
En réalité, notre tort, n'est pas d'aimer trop mais surtout d'aimer une personne qui ne nous respecte pas. Sachez, avant d'aller plus loin dans la lecture de ce texte, qu'un(e) partenaire qui ne se préoccupe pas de vous, qui nie vos besoins, qui vous ignore ou qui prétend ne plus avoir assez de temps à consacrer au couple au point de vous croiser sans vous prêter attention est un(e) partenaire qui n'est plus dans la relation affectivement parlant.
Quelques soient les motifs invoqués, si votre couple est important pour vous, vous devez réagir car cela n'est pas acceptable pour la raison suivante : vous ne vous faites pas respecter puisque l'on ne vous écoute pas. En d'autres termes, il n'existe pas d'amour sans respect.
Néanmoins, cela peut s'avérer être un état passager. Par conséquent, cela ne signifie pas que la personne avec qui vous partagez votre vie ne sera plus jamais aimante avec vous. Les choses peuvent évoluer. Mais, une chose est sûre, elles n'évolueront pas sans que vous vous exprimiez avec fermeté. Si vous ne réagissez pas, il y a peu de risque pour que les choses évoluent à votre avantage car la plupart du temps, attendre en espérant que les choses s'arrangent d'elles même, ne fonctionne pas.
La personne que vous aimez ne sait pas (ou plus) accueillir cet amour sacré que vous tentez de lui offrir. C'est ainsi que l'on se retrouve dans une relation où l'on est ensemble sans être ensemble.
Parfois, notre aveuglément, notre inexpérience, notre naïveté et notre désir si intense de vivre enfin le grand amour nous empêche d'être lucide et d'exprimer notre insatisfaction. D'autres fois, on se rend bien compte que quelque chose cloche mais il est difficile de se l'avouer car reconnaître que la relation n'est pas aussi épanouissante qu'on le voudrait c'est avoir le courage de sortir d'un doux rêve... Bien souvent, on a plutôt envie de rêver encore, d'y croire encore.
Il est probable que la raison vienne de vous. Par exemple, à cause d'une petite perte de confiance en soi on peut ressentir de l'anxiété ou du rejet alors que l'autre est juste préoccupé par un problème extérieur. Quoi qu'il en soit, je vous invite à interroger votre partenaire dès que vous commencez à ressentir une impression de solitude en sa compagnie. Quand bien même il(elle) n'est pas responsable, son devoir est de vous écouter et de tenir compte de votre ressenti. Une personne aimante est une personne soucieuse de votre bien-être.
Etre passif en espérant que les choses aillent mieux d'elles mêmes conduit certaines relations à nous rendre vraiment malheureux. Espérer plutôt que réagir c'est risquer de se gâcher la vie.
Comment se peut-il, alors, que l'on puisse passer d'une relation harmonieuse pour ne pas dire extraordinaire à une relation où l'on n'est plus que l'ombre de soi-même ? Entre les deux extrêmes, bien souvent, il s'est passé du temps, parfois beaucoup de temps, des années, des projets, des enfants. Il arrive aussi qu'en seulement un an ou deux, on prenne conscience que celui ou celle avec qui on était si heureux dans les premiers temps est quasiment devenu un inconnu. A ce propos, certaines personnes expliquent que, plus la relation avance, moins elles ont l'impression de savoir qui elles aiment.
L'être aimé devient de plus en plus indéfinissable, contradictoire. Cela est troublant et déstabilisant. Il y a comme une sorte de malaise, un malaise difficile à définir. Paradoxalement à cela, il y a aussi, très souvent, des signes évidents que l'autre nous aime et qu'il (elle) désire notre bonheur. En est-on si certain ? Parce que, si l'on ressent un malaise c'est bien que quelque chose ne va pas.
Dans la majorité des cas, la personne qui s'interroge raisonne en ces termes : « Si mon compagnon me dit qu’il' m'aime alors cela signifie probablement que c'est moi qui ai un problème, donc c'est à moi de me remettre en question». En fait, c'est souvent une erreur d'appréciation puisque celui qui s'interroge sur la qualité de la relation est en fait celui des deux qui souffre le plus de la situation et qui ose en premier se confronter à la réalité. Il faut du courage pour exprimer à l'autre que l'on ne s’épanouit plus comme avant en sa compagnie. On court le risque de s'entendre répondre sur le ton du reproche «Tu ne m'aimes plus comme avant ! ». C'est bouleversant de se confronter à ce genre de réponse alors que l'on voulait simplement exprimer une souffrance, une inquiétude ou encore un besoin. Il s'agissait peut-être même, seulement d'une demande d'un peu plus d'attention et de romantisme mais voilà que l'on se sent coupable et accusé. Coupable de quoi ? Coupable de prendre conscience que notre couple n'est plus ce qu'il était et qu'une sorte de nostalgie s'installe en soi. Après tout, vous voudriez seulement que les choses s'arrangent et que vous vous rapprochiez l'un de l'autre parce que finalement, la réalité, c'est que votre partenaire vous manque. Il n'y a donc rien d'anormal à exprimer ce besoin (sauf en cas de dépendance affective).
Finalement, rien d'étonnant à en arriver là : avec le travail, les amis, les enfants, le sport et la belle-famille, pas facile de trouver du temps pour se retrouver à deux, ne serait-ce qu'un petit moment, comme au bon vieux temps...
Alors voilà, vous vous dites, qu'il est temps d'en parler avant que les choses n'empirent. Hélas, votre partenaire semble s'offusquer du fait même que vous osiez évoquer ce sujet, comme si vous veniez de soulever un sujet tabou.
Dites-vous que si votre partenaire réagit plus ou moins ainsi, c'est qu'en effet, il est fort probable que le sujet soit tabou pour lui(elle). Pourtant, nul ne devrait se sentir dérangé par le fait que l'un des deux souhaite améliorer la relation. On a jamais à se sentir coupable de cela pour la simple raison que l'on est pas en train d'exprimer que l'on rejette l'autre. Bien au contraire, on est en train d'émettre un appel à l'amour.
Si pour votre partenaire la relation est aussi importante pour lui(elle) que pour vous, alors il (elle) devrait se réjouir que vous cherchiez des solutions pour vous sentir plus proche et plus amoureux.
C'est ainsi, que beaucoup d’entre-nous, n'osons pas suffisamment exprimer notre ressenti par peur de blesser et de déranger. Pourtant, nous n'avons pas à nous excuser de chercher à améliorer les choses. Et pour ce faire, il est bien évident qu
e nous serons d'autant plus efficace que nous en parlerons ensemble.
En revanche, si votre partenaire refuse le dialogue, que ce soit en niant le problème ou en disant que pour lui(elle) tout va bien, je vous conseille vivement de vous interroger davantage. En effet, lorsque l'on aime, il va de soi que l'on est soucieux du bien-être de l'autre. Lorsqu'un individu nie la souffrance de la personne qu'il prétend aimer sous prétexte que pour lui tout va bien, c'est qu'il n'est pas sincère. « Non, je n'ai rien remarqué » disent certains. Où encore, après avoir énoncé « Je trouve que l'on ne partage plus beaucoup de choses ensemble et ça me manque », d'autres s'entendent répondre « Ah bon, tu trouves ? Bah, faut dire qu'on a des journées chargées. C'est normal ». Et bien, NON, cela n'est pas normal. Car lorsque l'on s'aime encore, on peut toujours trouver quelques minutes par jour pour se regarder, s'écouter, se toucher, s'enlacer ou tout simplement se sourire.
Quand bien même notre agenda est aussi rempli que celui d'un ministre, nous pouvons encore trouver juste quelques minutes pour faire vivre notre couple et lui donner de la consistance, cette consistance qui permet de se dire « On ne fait pas que cohabiter, on vit ensemble ».