On ne cesse d'entendre parler de crise.
Crise financière, crise économique, crise politique, crise d'angoisse, crise cardiaque, crise de jalousie, crise de nerfs, crise conjugale… Ce terme revient à tout bout de champs dans nos conversations.
Alors comment garder le moral et comment s'en sortir lorsque l'on a l'impression que tout s'écroule ?
Pourtant, en dépit des apparences, traverser une crise n'est pas aussi désastreux qu'on pourrait le croire, bien au contraire. Je suis convaincue que les crises sont bénéfiques en ce sens qu'elles nous poussent à évoluer et à bousculer les vieux schémas devenus archaïques. Elles nous obligent à nous remettre en question pour progresser.
En effet, une crise aussi douloureuse et inconfortable soit-elle vient nous dire que nous sommes en train de passer un cap. Une fois ce cap passé notre vie sera alors davantage en accord avec nos besoins. Cela signifie que ce que nous sommes en train de vivre de critique est transitoire. L'inconfort de la situation ne durera pas à condition bien sûr de réagir. Comprenez par là que la crise ne se résoudra que par la mise en place de changements. Donc, tant que des choses concrètes ne seront pas mises en mouvance la crise perdurera. Le changement à introduire pourra être en rapport avec le mode de de communication établi, ou bien ce seront peut-être des habitudes désuètes à changer, ou encore une méthodologie à revoir, des rythmes à réorganiser, une organisation à modifier ou bien d'autres choses encore.
En fait la crise vient dire que ce qui nous convenait dans le passé n'est plus suffisamment adapté dans le présent, ce n'est plus cohérent avec notre vie d'aujourd'hui. Si nous refusons de faire entrer le changement dans notre vie alors elle sera très certainement de plus en plus inconfortable. Voilà pourquoi, plus l'on entre en résistance contre le changement et plus la crise s'intensifie.
La durée d'une crise est variable tout comme son intensité. Mais une chose est sûre, c'est que plus l'on cherche a nier l'existence de la crise ainsi que la cause, plus la situation de crise va s’aggraver. Hélas, c'est pourtant ce que nous avons souvent tendance à faire. Un peu comme par magie, on espère un revirement de situation sans avoir à mettre les pieds dans le plat. On attend de voir ce qui va arriver tout en souhaitant que les choses rentrent dans l'ordre rapidement.
En règle générale, ce qui arrive c'est que rien ne rentre dans l'ordre tant que l'on n'a pas identifié ce qu'il faut changer et surtout tant que l'on n'a pas introduit des changements concrets. Les choses s'apaisent parfois quelques temps mais tôt ou tard le problème ressurgit puisque en fait rien n'a été réglé. C'est comme une bombe à retardement qui n'a pas été désamorcée, elle finit par exploser. De toutes façons, aucune issue favorable ne pourra se produire tant que l'on ne met pas en évidence ce qui nous a amené en état de crise. Attendre en espérant que les choses changent c'est se mettre davantage en échec. Il sera alors plus difficile de sortir de la crise sans dommages. En bref, il faut agir.
La crise est quasiment toujours crainte et appréhendée car personne n'a envie de voir s'écrouler ce qu'il a bâti. Le changement fait souvent peur. On ne veut pas modifier ce qui fonctionnait plutôt bien auparavant. Pourtant, lorsque la crise est bien gérée elle conduit à un dénouement heureux. Pour qu'il en soit ainsi, plusieurs conditions s'imposent.
La première d’entre-elles étant d'intégrer ce que la crise peut nous apprendre concernant nos comportements, notre situation et nos besoins. Il est donc utile de se poser quelques questions plutôt que de chercher à nier l'existence d'un problème. Vous l'aurez compris, la politique de l'autruche ne fonctionne pas.
Pour que les choses évoluent il faut impérativement prendre conscience de ce qui ne va plus. Cela semble couler de source et pourtant, combien de situations vont de mal en pis simplement parce que les protagonistes s'efforcent de croire que les choses évolueront d'elles-même sans d'ailleurs nécessairement chercher à savoir pourquoi ça ne va plus. Hélas, ceci est une illusion qui conduit à de grandes souffrances.
Le dénouement obtenu dépend donc de notre capacité à regarder la vérité en face et à s'y confronter. On peut choisir de subir ce qui nous arrive en se victimisant et en restant passif ou alors, on peut décider de se mettre en action. Vous l'aurez compris, c'est ce que je vous encourage à faire. Il s'agit de la seconde condition qui réside dans le fait de se responsabiliser.
Cessons de se conforter dans la posture « victime » subissant injustement ce qui se passe. C'est déculpabilisant, mais ça ne résout rien ! Se confronter à la réalité n'est pas facile car il faut avoir le courage de reconnaître que ce que l'on a mis en place par le passé ne fonctionne plus, qu'il va falloir abandonner des habitudes et donc en apprivoiser d'autres.
C'est là que le bât blesse car l'être humain à horreur du changement aussi lorsqu'un individu y est confronté il cherche avant tout à lutter contre. Dépenser son énergie à chercher un bouc émissaire est une façon efficace de fuir le changement mais pas une bonne façon de faire avancer les choses.
Le réflexe qui prédomine chez chacun d'entre-nous est avant tout de chercher à rester dans ce que l'on appelle la zone de confort. En fait, la zone de confort est tout ce qui est de l'ordre du connu donc de ce qui est rassurant.
C'est pourquoi, en période de crise, nous avons tendance à nous raccrocher encore plus que de coutume à ce que nous connaissons déjà : conjoint, maison, amis, famille, travail, collègues, le service dans lequel nous travaillons, petites habitudes, etc. Nous pouvons même aller jusqu'à développer des manies rassurantes telles que se mettre à fumer, manger davantage de produits sucrés, passer plus souvent l'aspirateur, vérifier si les portes sont bien fermées, etc.
En agissant ainsi, nous faisons l'inverse de ce qu'il faudrait faire puisque plutôt que de s'agripper à ce qui dysfonctionne, il vaudrait mieux le modifier, voire parfois le supprimer afin de mettre en place de nouvelles habitudes.
C'est là qu'il faut une bonne dose de courage pour lâcher-prise d'autant plus que l'on ne sait pas à quelle sauce l'on sera mangé une fois que l'on aura lâché nos vieux schémas usés.
Prenons un exemple : votre compagnon vous reproche de trop en faire à la maison. Il vous explique qu'il est lassé de vous retrouver fatiguée le soir lorsqu'il rentre du boulot. Vous vous dites qu'il est bien gentil mais que la maison va être sacrément en bazar si vous ne passez pas au moins une heure tous les soirs à astiquer. Et puis, vous pensez : « Après tout, pourquoi, lui, ne s'y mettrait-il pas davantage !? ». De reproches en reproches, de tergiversations en tergiversations, de disputes en disputes, insidieusement une crise se met en place dans votre relation.
Croyez-vous que votre désir de tenir la maison propre soit supérieur à l'envie de passer un moment agréable avec votre compagnon ? Croyez-vous vraiment que les questions d'ordre ménagères valent la peine de se retrouver en situation de crise ? J'en doute fort ! Et pourtant ce n'est pas facile de modifier ses habitudes surtout celles qui sont ancrées dans le quotidien depuis des lustres. Il est probable qu'ayant toujours plus ou moins agi ainsi, il n'est pas aussi évident qu'il n'y paraît de lâcher-prise avec la propreté irréprochable quand bien même, il y a un bénéfice à la clé (passer plus de temps avec vos proches et être moins fatiguée). Mais que va-t-il se passer si vous vous autorisez à changer du jour au lendemain ? Les autres, que vont-ils penser de vous ? Ne vont-ils pas se poser des questions à votre sujet?
Ah le fameux regard des autres ! De quoi aurez-vous l'air ? Voyez-vous, c'est plus simple de prime abord de continuer à faire comme on a toujours fait. Tout simplement parce que ça fait moins de vagues... tout du moins jusqu'à ce que ce soit le raz-de-marée !!!
Aussi, la question fondamentale à se poser c'est « Que faut-il modifier ? ». Je vous l'accorde, la réponse n'est pas toujours aussi simple qu'il n'y paraît, d'où parfois la nécessité de se faire aider.
Force est de constater que de plus en plus de foyers sont en situation de crise affective. Finalement la peur du changement en est souvent la cause. Le changement est pourtant incontournable aussi, plus vous lutterez contre et plus le malaise s'installera car rien n'est figé, tout est mouvement... Les sentiments et les émotions n'échappent pas à cette règle!